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« Chéri », du Champagne, sinon rien !

Colette prélevant du vin dans une barrique
A défaut d'une photo de l'auteur dégustant du Champagne "avec mesure dans des verres étroits" avouez que celle-ci, tastevin et Tâte-vin en mains, vaut le détour... DR

Tout le monde s’accorde sur la couleur du Champagne : c’est l’or qui le caractérise le mieux. « La vigne, le vin, sont de grands mystères. Seule, dans le règne végétal, la vigne nous rend intelligible ce qu’est la véritable saveur de la terre. Quelle fidélité dans la traduction ! Elle ressent, exprime par la grappe les secrets du sol. Le silex, par elle, nous fait connaître qu’il est vivant, fusible, nourricier. La craie ingrate pleure, en vin, des larmes d’or », écrira Colette.

Dans Chéri, roman composé en 1920, elle raconte une relation peu conformiste entre Léa, une courtisane d’une cinquantaine d’années, et Frédéric, un jeune homme que cette croqueuse d’hommes appelle « Chéri ». L’ivresse, que le champagne communique si rapidement, fait partie de cet univers troublé par les vapeurs de l’adultère. Colette y parle du champagne de Pommery, vin qu’elle semble avoir particulièrement apprécié :

« Tu bois quoi, depuis que tu es marié ? demanda Desmond. De la camomille ?

– Du Pommery, dit Chéri.

– Avant le Pommery ?

– Du Pommery, avant et après ! 
Et il humait dans son souvenir, en ouvrant les narines, le pétillement à odeur de roses d’un vieux champagne de mil huit cent quatre-vingts-neuf que Léa gardait pour lui seul… »

Sophie Surrullo (*)

Sauf légendes laissées à l’initiative de la rédaction