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Le vin et le chocolat : une bonne façon de chasser le Spleen

Willy Wonka : "Oh, à propos, est-ce que vous saviez, que le chocolat a la propriété de déclencher la libération d'endorphine ? Ca vous donne la sensation d'être amoureux !"

François Rabelais, dans  son « traité de bon usage de vin » conseillait une bouteille de mousseux contre « le découragement, l’atrabile, la contrition, la tristesse, la peine, la nostalgie, la mélancolie, l’ennui, le sorbonisme, le dessèchement du cerveau et les contrariétés »… Depuis, les progrès de la science ont prouvé que le vin (l’alcool en faible quantité) était bon pour la santé, et surtout… pour le moral, en favorisant la sécrétion d’endorphines, selon de récents (et sûrement très sérieux) travaux de chercheurs canadiens. Rajoutons  à cela des vertus anti-oxydantes (le fameux resvératrol)  et nous avons un fameux élixir de santé en bouteilles (qu’importe le flacon). Mais diable ! anti-oxydant, euphorisant… C’est comme le chocolat ! Et qui se ressemble, s’assemble non ? Pourquoi ne pas les servir ensemble et tenter d’atteindre l’extase en multipliant leurs effets ? Une alliance vin et chocolat, est-ce une si bonne idée que ça ?

Vin et chocolat : quelques règles d’accords

Si l’idée semble bonne a priori, l’alliance du vin et du chocolat est un art difficile. Pour le comprendre, revenons-en aux fondamentaux : le goût et l’équilibre du vin et du chocolat. Une des composantes essentielles du goût du chocolat (le bon, celui avec xx % de cacao dedans) est l’amertume. Or cette saveur à la fâcheuse tendance de renforcer la dureté des vins (acidité et tanins)… Il faut donc une sacrée dose de sucres ou d’alcool dans le vin pour lutter à armes égales. Deuxièmement, les arômes : les notes de cacao grillé, placent les odeurs du  chocolat dans la famille des notes empyreumatiques.  Les vins élevés en barriques auront donc bien plus de chances de s’harmoniser aux arômes du chocolat. Enfin, aux nuances aromatiques, il convient d’ajouter la puissance. Et pour le chocolat, on est servi ! En bref, le mieux, en théorie, pour un accord réussi, est de privilégier un vins avec beaucoup de moelleux ou de rondeur, aux parfums puissants évoquant si possible des notes empyreumatiques de cacao…

Le Grenache : un cépage fort en chocolat !

Ce cépage du sud de la France, que l’on retrouve aussi bien dans la vallée du Rhône que dans le Languedoc-Roussillon, apporte aux vins des notes de fraise dans leur jeunesse, ainsi que beaucoup de chaleur et de rondeur. Il vient bien souvent compenser les tanins de la Syrah ou du Mourvèdre. Il est prépondérant dans les vins de Gigondas.  Mais c’est aux pieds des Pyrénées qu’il va donner les vins les plus aptes à accompagner le chocolat : les fameux Maury ou Banyuls, ces vins doux naturels riches en sucre et en alcool qui rappellent tant les vins de Porto. Les préférer avec au moins 1o ans d’âge, pour être certains de leur puissance aromatique.

Et pour du blanc ?

Si vous voulez du blanc, vous pouvez suivre les conseils d’Emmanuel Delmas par exemple, et opter pour un Pedro Ximenes oxydatif du Sud de l’Espagne. Enfin, on peut s’aventurer sur les pas de  François Chartier (sommelier canadien) et choisir un Santo italien, de la région du Chianti Classico, vin passerillé très alcoolisé et sucré…

Un conseil pour terminer, n’abusez point trop votre nectar, et ne buvez à déraison, vous risqueriez de finir chocolat !