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Aromes du vin : une méthode DIY pour s’entraîner à les reconnaître

La connaissance du vin, c’est comme la confiture… mais ça colle moins aux doigts.

On est toujours assez impressionné, devant un sommelier ou un connaisseur, par la multitude d’arômes qu’il est capable de déceler dans le vin. Ainsi, sitôt le verre humé d’un geste précis, parlera-t-il avec aisance de « notes d’agrumes confits relevées de touches de fleurs des champs et d’une pointe de minéralité calcaire… » Et du coup, ne recelant dans le vin qu’une vague odeur indescriptible, on est plutôt tenté de répondre « ben je trouve que ça sent le vin, enfin… ouais…  fruité, vous voyez quoi !« … Et de passer pour un inapte…

Soyez rassuré, c’est très compliqué, car reconnaître les odeurs du vin, ça s’apprend, comme la guitare ! Quoi que, il existe des trucs pour faire illusion. Prenons le noble instrument à cordes, une fois que vous avez appris les bases (soit 4 accords à la guitare DO MI LA SOL… le FA c’est trop dur faut faire un barré et ça fait mal aux doigts), et bien vous pouvez faire un peu le malin, ou faire illusion… Pour le vin, c’est un peu pareil, il faut s’entraîner en répétant les bases…

De la confiture, de l’eau… Voilàààà !

Une bonne façon de potasser, et pas chère en plus, c’est de fabriquer sois-même ses arômes à partir de… confitures ! L’idée étant de s’entraîner à reconnaître les arômes de fruits dans les vins (ce que vous trouverez tout le temps). En gros procédez ainsi :

1. choisissez votre fruit (cerise pour pinot noir, mûre pour malbec, fraise pour gamay, pêche pour chadonnay et viognier, coing pour le chenin….)
2. Trouvez la confiture chez votre marchand préféré, de préférence avec plus de fruits que de sucre, et pas trop de correcteurs, styles acidifiants en tout genre
3. Faites bouillir de l’eau minérale neutre au goût
4. Ajoutez-y 1 à 2 bonnes grosses cuillères de la confiture
5. Mélangez, puis laissez refroidir
6. Ajoutez quelques gouttes d’alcool pur (éthanol) au mélange refroidit, l’alcool permettra aux odeurs de s’exprimer un peu plus, en les rendant plus volatiles.
7. Servez dans un verre à vin, type Inao, ou mieux des marques spécialisées (C&S, Riedel,…).

Pour corser les choses, faites plusieurs préparations, et essayez de les reconnaître à l’aveugle. Pratiquez également la rétro-olfaction (aspirer de l’air pendant que l’on conserve une gorgée de vin en bouche), qui va vous permettre de mieux ressentir les odeurs en bouche.

Ensuite, quand vous êtes habitué aux choses simples, passez à une complexité supérieure, en ajoutant des épices, en faible dose, à vos préparations. Là encore jouez sur les fondamentaux : poivre avec framboise pour le Gamay, mûre et réglisse pour le Malbec, Mûre ou cassis et thym pour la Mourvèdre, menthe avec Coing pour le Chenin, Anis avec pamplemousse pour le Sauvignon…

Enfin, pour vous rassurer, sachez que reconnaître plus de 4 ou 5 odeurs différentes dans un mélange, et sans erreur,  est une chose extrêmement complexe, véritablement réservée aux professionnels, qui s’entraînent quotidiennement tels des athlètes de la WWE pour parvenir à ce niveau… Préférez-donc vous concentrer sur la note majeure du vin, et une ou deux mineures, c’est amplement suffisant pour vous y retrouver et donner la réplique ou passer pour un connaisseur. Enfin, essayez surtout de reconnaître la structure du vin, son profil en bouche, c’est souvent bien plus simple, et comme le vin est fait pour être bu…