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L’impact du verre sur le vin : une expérience avec Chef & Sommelier

verres de vin Chef et sommelier
Un Carmenere Chilien dans des verres Inao, Arom’Up fruity, Open Up Tannic et Oenologue Expert

Si vous aimez le vin, vous avez surement votre marque ou forme de verre fétiche. Par exemple, les professionnels du vins (vignerons, oenologues, critiques…) choisissent la plupart du temps le verre Inao. Dans certains concours de dégustations à l’aveugle, comme celui de la RVF, c’est le verre Arom’Up de Chef & Sommelier, plus grand qui l’emporte. Enfin, dans les pic-niques, le gobelet en plastique est bien souvent l’instrument du délit.

Mais le type de verre a-t-il une incidence sur les perceptions aromatiques et gustatives du vin ? Les industriels en sont convaincus, et multiplient les gammes de verres. Mais qu’en est-il vraiment, marketing ou véritable effet ? Sur l’invitation de Chef & Sommelier (Arc International), nous avons pu faire l’expérience de dégustation de 3 vins différents :
1. un blanc minéral (et quelques notes florales) espagnol jeune de cépage Xarel.lo
2. un jeune rouge fruité (crème de cassis) et puissant du Chili de cépage Carmenere
3. un vin rouge très évolué (champignons) de Bordeaux, en cru bourgeois

Chaque vin était dégusté à l’aide d’un échantillon assez large de différentes gammes de verres de la marque. L’expérience, sérieuse mais non scientifique, révèle des résultats très intéressants.

Vin blanc dans verres Chef & Sommelier
Un Xarel.lo du Penedes espagnol, analysé dans les verres Inao, Arom’Up fruity, Oenologue Expert et Arom’Up Oaky

Le protocole est assez simple, pour chacun des trois vins, 5 à 6 verres des gammes Arom’Up (Fruity et Oaky) OpenUp (Universal Tasting et Tannic) et Oenologue Expert (35 cL et 55 cL) et un verre INAO (témoin) sont utilisés. Chaque vin est ensuite analysé (au nez et en bouche) dans chaque verre, et les différences mises en évidence. Pas de tests trop savants, mais une bonne introduction à l’effet du verre sur la dégustation. De grandes tendances se dégagent :

Le verre Inao tout d’abord donne à chaque fois des impressions précises, mais renforce les déséquilibres. La fraîcheur mordante du blanc minéral est exacerbée, l’acidité en bouche renforcée. L’agressivité du cassis sur le vin Chilien est renforcée et les champignons et le caractère usé et fatigué du Haut Médoc sont renforcés. En gros un verre qui ne fait pas de cadeau.

Le verre Open’Up Fruity, utilisé pour chaque vin, donne des impressions assez semblables au verre Inao, mais adouci les arômes, et donne une impression plus homogène. C’est d’ailleurs le verre utilisé pour nos dégustations vidéos, car il reste précis, tout en donnant des impressions agréables.

Les verres Oenologues Expert de forme très classique  (le petit pour le blanc, le grand pour les rouges) ont tendance à révéler plus lentement les arômes de verres, mais en s’ouvrant, ils prennent des notes harmonieuses, fondue et beaucoup plus agréables qu’avec les verres témoins.

Vin de Bordeaux dans des verres Chef & Sommelier
Un Haut-Médoc, Cru Bourgeois, de 2003, passé au crible dans les verres Arom’Up fruity, Universal Tasting, Oenologue Expert et Arom’up Oaky

Enfin, les résultats sont assez bluffant avec les autres verres. Les Oaky, Universal et Tannic transforment complètement le vin blanc, en ajoutant des sensations boisées-vanillées sur le vin blanc, donnant des sensations très différentes. Sur le vin âgé, ils complexifient les arômes, faisant ressortir des notes de cuir, de prunes et arrondissent la bouche, le rendant très acceptable alors qu’il est en fin de vie. Sur le vin argentin, le fruit est renforcé au nez et la bouche est plus onctueuse, les tanins moins séchants en finale.

Sur cette simple expérimentation, de grandes tendances se dégagent, qui n’étonneront pas les experts ou les amateurs habitués. Le verre Inao, utilisé par les Pro, est un outil d’analyse très précis, mais ne fait pas de cadeau au vin analysé. Les autres verres, étudiés soit pour mettre en évidence le fruit (arômes légers), soit pour renforcer les arômes plus lourds ont véritablement une incidence sur les sensations, et rendent plus agréable la dégustation en général.

Enfin, plus les verres sont grands et plus ils ouvrent rapidement le vin, mais ont tendance aussi à le fatiguer (il perd plus vite ses arômes). Enfin, la largeur du buvant (en gros le diamètre d’ouverture du haut du verre) joue sur la quantité de vin bu et les sensations en bouche : les verres étroits renforcent l’acidité, les verres plus larges renforcent le moelleux en milieu de bouche…

Au bilan, une expérience assez éclairante, qui nous donne envie de faire des tests plus poussés à l’avenir dans le cadre des  dégustations d’Oenovino.